Le but du projet
"Franconorrois" est de recréer le norrois au sein d'une
communauté francophone. Le terme de "recréation" est
employé pour la première fois par Thieberger (2002) pour désigner
un apprentissage de la langue cible ouvertement influencé par la
langue maternelle. Autrement dit, l'ambition d'un programme de recréation est d'aboutir à une langue fille de la langue cible, qui soit plus proche de la compétence linguistique des apprenants que cette dernière.
En effet, Thieberger (2002) montre
qu'un programme de revitalisation "classique", qui demande
plus de ressources et d'effort qu'une recréation, aboutit pourtant à un résultat
similaire : une langue distincte influencée par la langue maternelle des apprenants (voir
Zuckermann & Walsh (2011) pour l'hébreu, et Mills (1999) pour le
cornique). L'auteur conclut qu'un compromis assumé avec la
langue maternelle facilite l'acquisition de la langue recréée, et a plus de chance d'aboutir à une langue vivante.
En conclusion, la différence essentielle entre un programme de revitalisation et un programme de recréation est le degré d'assomption de l'influence de la langue maternelle. Or, dans le cas présent, où le norrois fait partie de l'héritage linguistique de différentes
populations (en Scandinavie, Grande-Bretagne, France, Russie...), l'influence du français est un moyen de s'approprier cette langue, en la spécifiant.
Old Norse recreation
Old Norse recreation
The goal of the "Franconorse" project is to recreate Old Norse within a francophone community. The term "recreation is used for the first time by Thieberger (2002) to designate a learning of the target language openly influenced by the mother tongue. In other words, the ambition of a recreation program is to result in a daughter language of the target language, which is closer to the linguistic competence of the learner than the latter.
Indeed, Thieberger (2002) shows that a "classic" revitalization program, which requires more ressources and effort than recreation, leads to a similar result: a distinct language influenced by learners' mother tongue (see Zuckermann & Walsh (2011) for Israeli Hebrew, and Mills (1999) for Modern Cornish). The author concludes that an assumed compromise with the mother tongue facilitates the acquisition of the revived language, and is more likely to result in a living language.
In conclusion, the main difference between a "classic" revival program and a recreation program is the degree of assumability of the mother tongue's influence. Now in the present case, where Old Norse is part of the linguistic heritage of different populations (in Scandinavia, Grat Britain, France, Russia...), the french substrate is a means of appropriating this language by specifying it.
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