lundi 29 octobre 2012

Adaptation des phonèmes du norrois

Le principe du projet "franconorrois" consiste à adapter les consonnes et les voyelles du norrois à la compétence phonologique des francophones. Plusieurs méthodes sont envisageables afin de définir quel phonème du français remplacera, en franconorrois, un phonème du norrois étranger aux locuteurs de français.
Par exemple, le phonème /θ/ est absent de l'inventaire phonologique du français. Son adaptation consistera donc, selon la méthode que l'on choisit, à :
  1. Prendre le phonème du français le plus proche en terme de traits articulatoires (A).
  2. Prendre l'adaptation, en français, d'un phonème correspondant dans une langue tierce (B).
  3. Prendre l'adaptation de ce phonème dans la toponymie et les emprunts français au norrois (C).

Étant donné les résultats divergents de ces trois méthodes, une seule peut être retenue. Il convient donc de choisir celle qui présente le plus d'avantages.
  1. La première méthode a l'avantage de ne faire intervenir aucune influence d'une langue tierce. En revanche, elle offre plusieurs résultats possibles pour l'adaptation d'un phonème. En effet, il est difficile de déterminer lequel des phonèmes /f/, /t/ ou /s/ est le plus proche de l'articulation de /θ/.
  2. La deuxième méthode a l'avantage de donner un seul résultat. Toutefois, elle fait intervenir une langue autre que le norrois ou le français. Or, il est théoriquement difficile de dire si les sons du norrois étaient acoustiquement proches des sons pris pour équivalents en anglais. Enfin, elle propose une solution (/θ/ → /s/) qui n'est attestée, à notre connaissance, dans aucune langue scandinave. Ceci jette le doute sur le fait qu'une telle évolution soit permise par le système phonologique du norrois.
  3. La troisième méthode a plusieurs avantages :
  • Elle donne un seul résultat.
  • Elle ne fait intervenir aucune influence extérieure au norrois et au français.
  • Elle emploie des changements attestés des sons du norrois (mais pas du norrois lui-même) dans la toponymie et les emprunts.
  • Ces changements sont attestés dans d'autres dialectes scandinaves modernes.
  • Elle établit un paysage linguistique homogène entre la langue et la toponymie d'origine scandinave en France. Or, cela fait partie d'une des priorités des mouvements de renaissance de langue (voir, pour le cornique, Bennett et al. 2007 : p. 3).
La méthode d'adaptation retenue est donc la troisième. Un phonème norrois absent de la compétence phonologique des francophones a pour équivalent, en franconorrois, le premier stade présent dans l'inventaire phonologique du français de son évolution au sein de la toponymie ou des emprunts français au norrois.



Adaptation of Old Norse phonemes

The principle of the "Franconorse" project is to adapt Old Norse consonants and vowels to the phonological competence of French speakers. Different methods are available to define which phoneme of French will replace, in franconorse, an Old Norse phoneme which is absent in Standard French.
For example, the phoneme /θ/ does not exist the phonological inventory of French. According to the chosen method, its adaptation will consist to :
  1. Choose the closest French phoneme in terms of articulatory features (A).
  2. Choose the adaptation into French of a corresponding phoneme in a third language (B).
  3. Choose the adaptation of this phoneme in the french place names and loanwords of Old Norse origin (C).

Given the divergent results of these three methods, only one can be chosen. It is therefore necessary to choose one that has the most benefits.
  1. The first method has the advantage of involving no third language. However, it has several possible outcomes for the adaptation of one phoneme. Indeed, it is difficult to determine which phoneme /f/, /t/ or /s/ is the closest to the articulation of /θ/.
  2. The second method has the advantage of providing a single result. Nevertheless, It involves the influence of an other language than French or Old Norse, while it is difficult to affirm that Old Norse sounds were acoustically close to the ones taken as equivalent in english. Finally, it implies a shift (/θ/ → /s/) which is not attested, to our knowledge, in any scandinavian language. This casts doubt on the fact that such a developpment is permitted by the phonological system of Old Norse.
  3. The third method has several advantages:
  • It provides a single result.
  • It does not involve any external influence, excepted from Old Norse and French.
  • It employs attested changes of Old Norse sounds (but not of Old Norse itself) in french place names and loanwords.
  • These changes are attested in other modern scandinavian dialects.
  • It provides a homogeneous linguistic landscape between the recreated language and the place names of scandinavian origin in France. And this is one of the priorities of language revival movements (see, for Modern Cornish, Bennett et al. 2007 : p. 3).
In conclusion, the third method seems to be more suitable for the adaptation of Old Norse phonemes. A phoneme of Old Norse absent from the phonological competence of French speakers has, as an equivalent in Franconorse, the first stage present in the French phonological inventory of its evolution in french place names or borrowings of Old Norse origin.

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